Savons saponifiés à froid

Savon au sel de l’Himalaya

Le savon dont je vais vous parler aujourd’hui est une recette que je fais assez régulièrement et qui me donne du fil à retordre… Soit la trace vient trop vite, soit il me fait une couche de cendre énorme. C’est un savon au sel.
Cette fois-ci tout s’est bien passé alors j’ose vous le montrer.

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La recette

Tout comme le Castille, le savon au sel est un grand classique en savonnerie. Il y a deux manières de les réaliser. Le sel peut être :

  • ajouté directement à la pâte à savon pour un effet exfoliant
  • ou il peut être dissout dans l’eau

N’aimant pas du tout les savons exfoliants, je suis partie sur la deuxième version.

Comme le sel a tendance à inhiber la mousse, on conseille généralement de charger ce type de recette en huile de coco, voir même de faire des 100% coco. Le problème c’est que ma peau n’est vraiment pas fan des tout coco, ça tire et ça gratte… Je me suis donc mise en quête d’une recette plus douce.
Une fois n’est pas coutume, j’ai suivi une recette toute faite, celle de Neardy Farm Wife trouvée sur ModernSoapmaking, elle est ici.

Comme à mon habitude, je l’ai quelque peu modifié. J’ai remplacé l’huile d’olive par de l’huile d’arachide et l’huile de tournesol par celle de colza. Le reste n’a pas bougé. Le sel Guérande fonctionne aussi pour cette recette, j’ai déjà testé les deux versions.

Nous avons donc par ordre d’importance :

Coco 43%, arachides 36%, colza 14% et ricin 7%
Eau de coco
Surgras 12% et concentration 30%
Sel de l’Himalaya 16% du poids total de l’eau de coco

Voici ce que ça donne dans Mendrulandia :

Douceur

Bulles

Dureté

Lavant

Tenue

Séchage

Solubilité

51

52

47

50

50

49

54

Le sel apporte de la dureté donc même si le calculateur indique une dureté basse, il n’y aura pas de soucis de ce côté là. Petite astuce d’ailleurs, pour durcir une recette, vous pouvez diluer 2% de sel dans l’eau avant d’ajouter la soude.

Côté couleur je suis restée raccord avec le sel rose

  • j’ai terminé mon macérat d’aker fassi sur arachides (il représente 11% des huiles) pour avoir une base d’huiles rosée
  • et j’ai coloré une partie de la pâte avec le mica Old Pink de LFDS.

Côté parfum, j’ai utilisé un mélange de 2 fragrances de LFDS : Jade et Myrtille (2/3 – 1/3). Le côté sucré de Myrtille rend la fragrance Jade un peu plus « jeune » et pétillante.

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Le fiasco

Comme je vous le disais en introduction, cette recette me donne souvent du fil à retordre… J’en ai fait une tournée en décembre pour offrir à mes beaux parents et ça ne s’est pas du tout passé comme prévu…

Ça a durcit très vite et je me suis retrouvé avec une pâte qui s’égrainait comme de la semoule… J’ai tenté une refonte mais j’ai eu énormément de mal à avoir une pâte qui se tienne. J’ai fini par modeler des galets comme je pouvais… 

Le pH était bon, le savon doux et très crémeux, je les ai offerts quand même mais visuellement c’était pas terrible… Et les grains de sel de l’Himalaya en déco sur les galets, très mauvaise idée… Je me suis retrouvé avec de belles griffures à la sortie de la douche, oups !

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Deuxième round

Au mois de mars, je me suis remise en selle pour un deuxième round. Il était temps de prendre ma revanche. Cette fois-ci, j’ai procédé autrement pour les dissolutions. Au lieu de dissoudre d’abord le sel dans l’eau de coco et ensuite y dissoudre la soude, j’ai séparé l’eau de coco en 2 :

  • une partie, gelée, pour dissoudre la soude (même poids d’eau de coco que de soude)
  • et le reste à température ambiante pour dissoudre le sel

J’ai trouvé ça plus simple et plus « sécurisant ». Dans la solution de soude je n’ai que l’eau de coco et la soude, je sais que ça va se dissoudre correctement.
Je suis toujours amusée par la couleur orange bien franche que prend la solution de soude. L’odeur par contre, n’est franchement pas terrible, erk ! Heureusement, tout revient à la normale une fois la saponification terminée.

Une fois les deux solutions prêtes, je les ai ajoutées aux huiles (peu importe l’ordre). J’ai mixé par à coups jusqu’à arriver à l’émulsion (moment juste avant la trace où l’eau et l’huile ne se séparent plus) puis j’ai continué au fouet.

Arrivée à trace fine, j’ai séparé ma pâte pour en colorer une partie avec le mica puis je l’ai versé en alternance dans le moule avant de passer un coup de cintre.
J’ai fait mon topping habituel à la fourchette et j’ai attendu le lendemain pour procéder à la découpe. Avec les savons au sel, il ne faut pas trop attendre sinon ils deviennent cassants.

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Le résultat

C’est la première fois que j’utilisais le mica Old Pink et j’aime beaucoup le rendu. On est vraiment sur un vieux rose/framboise, c’est une couleur assez similaire à ce que j’avais obtenu avec la poudre de garance. Si ça vous intéresse, mon essai est ici. Par contre je n’ai pas pensé à noter la proportion de pâte utilisée, dommage !
Le macérat d’aker fassi, quant à lui, on se demande où il a bien pu passer, la couleur est très discrète et ressort mieux sur les photos qu’en réalité…
En tout cas, après 4 ou 5 tournées de cette recette, c’est la première fois que visuellement le savon me plaît. Il était temps ^^

decoupe

Malgré ses 43% d’huile de coco, c’est un savon que j’aime beaucoup. Il est vraiment doux, sa mousse est abondante et onctueuse. En ce moment c’est mon favori sous la douche. Je ne sais pas pourquoi mais quand il fait chaud, ma peau préfère les savons plus fortement dosés en coco.

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En attendant de vous retrouver, prenez soin de vous !

1 réflexion au sujet de “Savon au sel de l’Himalaya”

  1. Quelle belle mousse en effet ! Je n’ai jamais fait de savon avec du sel pour éviter de perdre du moussant… À voir pour les prochains savons merci pour l article très intéressant 🤗

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