Les colorants végétaux, Savons saponifiés à froid

Test de coloration à l’indigo

Après le manjishta, la garance, l’orcanette et l’urucum, c’est au tour de l’indigo d’entrer en piste ! Ça faisait une éternité que j’avais envie de faire ce test sans jamais franchir le pas de commander la poudre. Aurely a mis fin à l’hésitation en m’en envoyant un peu, merci à elle ❤

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Préparation de l’indigo

Tout d’abord si vous voulez du bleu, il faut bien faire attention à utiliser le pigment indigo et non pas la plante. Celui d’Aurely vient de chez Alysse Créations.

indigoLa couleur dans le sachet est déjà magnifique, un beau bleu marine

Il existe ensuite plusieurs manière d’utiliser le pigment en savonnerie. Vous pouvez l’utiliser :

  • en infusion dans la solution de soude
  • ou en macérât dans une huile claire pour ne pas modifier la couleur

Amy Warden a fait un article très complet sur les 2 manières de procéder. L’article est en anglais par contre. Vous le trouverez ici.

Pour ma part, j’ai préféré faire un macérât. J’étais tombée, il y a longtemps, sur une vidéo d’Holly de Kapia Mera Soap Co qui faisait un savon coloré à l’indigo mais rose ! Quelle était donc cette magie ? Je me suis rendue sur son blog pour en savoir un peu plus. Elle expliquait qu’avec l’indigo de certains fournisseurs elle obtenait un macérât magenta alors qu’avec d’autres, le macérât était bleu marine. Ça a piqué ma curiosité et j’ai voulu tester. J’ai suivi ses dosages :

Pour un macérât léger donnant potentiellement du magenta
1 teaspoon de poudre pour 5 ounces d’huile
soit environ 5ml de poudre pour 142g d’huiles

Pour un macérât plus concentré donnant un bleu marine
2 à 3 teaspoon de poudre pour 5 ounces d’huiles
soit environ 10 à 15ml de poudres pour 142g d’huiles

J’ai réalisé les 2 macérats dans de l’huile d’arachides. Pour le plus concentré, je suis partie sur le plus petit dosage. Finalement pas de magenta, mes 2 macérats ont fini bleu. J’en m’en doutais mais j’avais quand même un petit espoir de voir poindre le magenta. Voici la couleur du plus clair :

pipette

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La recette

J’ai repris une recette faite l’été dernier pour belle-maman. Très douce, crémeuse et qui donne un savon blanc immaculé. Idéal pour un test de couleur !
Par ordre d’importance nous avons :

Arachides (35%), karité, coco, palme (15%), colza et ricin
55% d’huiles fluides dont 15% de macérat et 45% de gras durs
Surgras de 8% et concentration de 30%
2% d’argile blanche
Fragrance Herbes fraîchement coupées de LFDS

Voici ce qu’indique Mendrulandia :

Douceur

Bulles

Dureté

Lavant

Tenue

Séchage

Solubilité

50

50

50

49

50

50

50

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Le design

Entre le moment où j’ai eu l’idée de ce savon et le moment où je l’ai mis en pratique, il s’est écoulé facilement 15 jours. Je voulais un savon tricolore géométrique. J’ai passé du temps à regarder des motifs de carreaux de faïence. Beaucoup me plaisaient mais ils étaient assez compliqués à mettre en œuvre… Il aurait fallut réaliser le savon en plusieurs étapes sur des dosages vraiment petits, niveau sécurité, c’est pas l’idéal…

J’ai continué mes recherches puis je suis tombée en amour devant des savons triangulaires de Fraeulin Winter. Je me suis dit que j’allais faire la même chose. La réalisation ne serait pas forcement plus simple et je me retrouvais face à 3 difficultés :

  • il me fallait un moule triangulaire
  • puisque le macérat d’indigo représente 15% de la recette, il me faudrait faire 3 pâtes à savons pour avoir mes 3 couleurs.
  • Garder le tout fluide assez longtemps pour avoir le temps de faire les 3 pâtes sans que les 2 premières figent avant d’être coulées.

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La préparation

Pour le moule, j’ai utilisé du coroplast. Ça a été compliqué d’avoir quelque chose d’étanche mais j’ai fini par y arriver. Pour les séparateurs, j’ai utilisé des bandes de carton que j’ai recouvert de scotch pour éviter qu’il ne s’imbibe de pâte à savon. Voici ce que ça donne :

moule

Il ne restait plus qu’à s’y mettre !
Chaque pâte à savon est faite avec 100g d’huiles. Il m’a fallut être extrêmement concentrée et précise sur mes pesées. Plus les quantités sont petites plus les milligrammes comptent ! C’est pour ça que l’on recommande toujours au minimum 500g d’huiles par savon lorsque l’on débute.

Cette fois-ci, j’ai laissé de côté le mixeur, c’était plus sage. J’ai pu tester le petit fouet que m’avait offert Monsieur Savonne quelques jours plus tôt. N’est-il pas mignon ? ^^

fouet

La réalisation des 3 pâtes s’est bien passée. Avec le fouet ça s’est fait tranquillement et j’ai pu couler à trace fine. Une fois en moule c’était plutôt gris…

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La découpe

Vous vous imaginez bien que je n’ai pas pu attendre bien longtemps avant de démouler ^^ J’étais trop pressée ! Je me suis battue un peu avec le moule. Le coroplast, ça colle… Mais en passant une spatule entre le savon et le moule, j’ai pu décoller tout ça sans trop de dégâts. Le voici :

decoupe

Mis à part un recadrage, je n’ai pas retouché les photos et les bleus sont vraiment  comme ça. Je suis absolument fan ! Je crois que ce test arrive ex- æquo avec le test de l’urucum. J’aime beaucoup aussi l’effet 3D apporté par les 2 teintes de bleu, ça se voit bien sur la photo du triangle reconstitué. Ça me donnerait presque envie de refaire le même en version hexagonale ^^ Et regardez cette belle mousse !

mousse

Reste à voir si la forme du savon sera pratique à l’utilisation, j’en suis pas certaine…

Pour le prochain test (qui ne sera pas pour tout de suite), j’hésite entre l’aker fassi, le bois de campêche ou le santal rouge. Lequel vous tente ?

En attendant, prenez soin de vous !

8 réflexions au sujet de “Test de coloration à l’indigo”

  1. Absolument magnifique !! Je suis totalement fan de ton savon!!
    Pour l indigo, j ai très envie de tester.
    J ai consulté la vidéo de Holly
    Et je crois avoir compris …
    Elle utilise de la poudre de racines d indigo et non de la poudre de feuilles comme on en trouve assez facilement.
    Root signifie « racine » en anglais.
    La poudre est très sombre.
    De plus son procédé de macérât utilise la chaleur. Peut être que cela permet aussi une bonne extraction des pigments.
    Pour le rose, elle n utilise que le macérât, pour le bleu par contre, le macérât + la poudre en suspension.
    Par contre cela semble plus compliqué et onéreux de se procurer de la poudre de racine.
    Je veux essayer!!!
    Belles créations à toi!!
    Alexandra

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    1. Bonjour,
      Merci de la visite 🙂
      Oui, je retire les séparateurs tout de suite après avoir coulé toutes les pâtes. L’idéal est d’avoir une trace assez fine pour que les différentes parties se remplissent sans faire de trous.

      J’aime

  2. Bonjour! J’ai obtenu du rose très facilement en faisant macérer plusieurs semaines de la poudre d’indigo capillaire dans de l’huile d’arachide. L’indigotine n’est pas encore extraite par de la chaux. Il m’en reste encore un peu, je ferai un savon avec d’ici quelque temps.

    Aimé par 1 personne

  3. Il est vraiment superbe! ❤ quelle persévérance! lol
    Pour l'histoire du bleu qui se transforme en rose, honnêtement je ne connais pas la combine mais c'est louche! ayant fait un tas de test avec des poudres d'origines différentes, je n'ai jamais obtenu la lueur d'un rose!
    Pour le prochain test, je propose l'aker fassi! :p

    Aimé par 1 personne

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